L’APPAREIL GENITAL MASCULIN
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II - Les voies spermatiques

Les voies spermatiques ou voies génitales masculines comprennent les voies spermatiques intratesticulaires et les voies spermatiques extratesticulaires; le schéma n°7 montre la structure histologique des voies spermatiques intratesticulaires et une partie des voies spermatiques extratesticulaires (cônes efférents et canal épididymaire).

1) Les voies spermatiques intratesticulaires :

Les tubes séminifères débouchent dans des segments courts à lumière étroite (25 microns de diamètre) tapissés par un épithélium cubique: les tubes droits; ces derniers s'ouvrent au niveau du corps d'Highmore dans un réseau labyrinthique de canaux à épithélium pavimenteux, le rete testis.Les spermatozoïdes, immatures et immobiles, traversent les voies spermatiques intratesticulaires poussés par la pression du liquide séminal primitif sécrété de façon continue par les cellules de Sertoli; ce liquide serait remanié lors de son passage dans les tubes droits et le rete testis

la diapositive n°12 ( fg ) montre deux lobules testiculaires (LT) séparés par un septum testis (ST), le corps fibreux d'Highmore (CH) parcouru par deux vaisseaux (v) et le rete testis (RT); avec le zoom on voit mieux les tubes séminifères ((ts), un tube droit (td) et la structure artériolaire des deux vaisseaux.

2) Les voies spermatiques extratesticulaires (revoir le schéma n°2) :

Elles débutent par les cônes efférents, se poursuivent par le canal épididymaire, le canal déférent et s'achèvent par le canal éjaculateur; ces voies génitales paires débouchent alors dans l'urètre prostatique, voie urogénitale impaire et médiane

. les cônes efférents sont 10 à 12 canaux, de 20 cm de long sur 0,2 mm de diamètre, assurant le transport des spermatozoïdes du rete testis à la tête de l'épididyme; pour ce faire, ils traversent l'albuginée, s'enroulent en spirale dont les tours de plus en plus larges dessinent un cône à tête testiculaire et à base épididymaire, d'où le nom de cônes donné le plus souvent à ces canaux efférents; la lumière du canal efférent est festonnée car l'épithélium pseudostratifié cylindrique a une hauteur variable; il comporte trois types cellulaires : des cellules ciliées, des cellules glandulaires et des petites cellules basales de remplacement situées contre la membrane basale; les cellules ciliées, munies de véritables cils vibratiles, aident à la progression des spermatozoïdes déja poussés par la pression du liquide séminal (modifié par la sécrétion des cellules glandulaires); l'épithélium est cerné par un manchon de quelques fibres musculaires lisses contenues dans un tissu conjonctif lâche très vascularisé : les contractions péristaltiques (= par ondes) de la tunique musculaire lisse participent aussi au transit des spermatozoïdes;

la diapositive n°13 ( mg ) illustre un ou des cônes efférents, coupés sous diverses incidences, avec une lumière étoilée (LU) contenant de nombreux spermatozoïdes (sp); la paroi comprend un épithélium prismatique (EP), un manchon de fibres musculaires lisses circulaires (fm) et du tissu conjonctif lâche (TC) bien vascularisé (v)

la diapositive n°14 ( FG ) montre la hauteur variable des cellules épithéliales (EP) - ce qui explique l'irrégularité de la lumière (LU) - la présence de cils (ci) au pôle apical, et le manchon de fibres musculaires lisses (fm) dans le tissu conjonctif; à noter les deux types de noyaux des cellules épithéliales : les noyaux arrondis des cellules basales (b) s'opposant aux noyaux ovalaires des autres cellules

la diapositive n°15 ( FG ) permet par la technique du PAS de différencier les types cellulaires de l'épithélium : les cellules ciliées (ci) et les cellules glandulaires à différents stades d'activité : remplies de grains de sécrétion (gs) ou vidées de leur contenu (vi)

. le canal épididymaire : il est contenu dans l'épididyme, organe encapsulé de 5cm de long sur 1cm de large, en forme de virgule, accolé à la face postérieure du testicule; l'épididyme comprend une tête dans laquelle pénètrent les cônes efférents, un corps et une queue d'où émerge le canal déférent; il contient la totalité du canal épididymaire très pelotonné, soit environ 5 mètres (sur 0,5 mm de diamètre); la paroi du canal épididymaire est formée d'un épithélium pseudostratifié cylindrique régulier très haut, dont la hauteur diminue de moitié de la tête à la queue de l'épididyme, comportant deux types cellulaires : des cellules glandulaires cylindriques au noyau ovalaire sub-basal et au pôle apical pourvu de bouquets de longues microvillosités appelées à tort stéréocils (pas de structures ciliaires) et des petites cellules de remplacement au noyau arrondi situées contre la membrane basale; l'épithélium est entouré de tissu conjonctif lâche et d'un mince manchon de fibres musculaires lisses circulaires; ce manchon s'épaissit progressivement* le long du canal épididymaire et s'organise en trois couches dans sa partie terminale; les spermatozoïdes, concentrés par la réabsorption du liquide séminal et par leur production constante dans les tubes séminifères, s'entassent** dans la queue de l'épididyme;

* la baisse de la pression du liquide intraluminal est compensée par l'augmentation du péristaltisme

** pendant le transit épididymaire et en cas de séjour prolongé dans la queue de l'épididyme, de nombreux spermatozoïdes dégénèrent; les cellules épididymaires aidées de macrophages (spermiophages) assurent la digestion des spermatozoïdes vieillissants et dégénérés

la diapositive n°16 ( mg ) permet de comparer la structure des cônes efférents et du canal épididymaire : la lumière (LU) remplie de spermatozoïdes (sp) est ici régulière du fait de la hauteur constante des cellules épithéliales; on retrouve le manchon de fibres musculaires lisses (fm) et le tissu conjonctif (TC) bien irrigué (v)

la diapositive n°17 ( FG ) montre la présence de stéréocils (sc) au pôle apical des cellules glandulaires (CG), les petits noyaux arrondis ou légèrement ovalaires* des cellules basales (b); noter la présence de spermatozoïdes dans la lumière du canal;

* les noyaux ovalaires des cellules basales ont leur grand axe parallèle à la membrane basale contrairement aux noyaux ovalaires des autres cellules épithéliales dont le grand axe est perpendiculaire à la membrane basale

les cellules glandulaires ont de multiples rôles importants : réabsorption* de 90% du liquide séminal primitif au cours du trajet épididymaire, modification de sa composition par la sécrétion de nombreuses substances assurant la nutrition des spermatozoïdes, l'acquisition de leur mobilité (augmentation de l'AMP cyclique, sécrétion de glycoprotéines dont la FMP = Forward Motility Protein, concentration de la carnitine plasmatique) et de leur pouvoir fécondant (aptitude à se fixer sur la membrane pellucide, à pénétrer et à féconder l'ovocyte); elles produisent en outre un facteur de décapacitation se fixant sur la membrane des spermatozoïdes pour empêcher l'expression prématurée de leur pouvoir fécondant;

* l'ultrastructure des cellules épididymaires révèle la présence de nombreuses vésicules de pinocytose, d'endocytose et de lysosomes; elles possèdent en outre un appareil de Golgi et un réticulum endoplasmique granuleux (REG) très développés nécessaires à leur fonction sécrétoire

le schéma n°8 montre l'ultrastructure de l'épithélium des cônes efférents et du canal épididymaire avec notamment la différence entre les cils vibratiles (corpuscules basaux et microtubules) et les stéréocils; la présence de dispositifs de jonction crée une véritable barrière hémato-canalaire

la diapositive n°18 réalisée au microscope électronique à balayage ( G = 12000 ) complète cette étude avec l'aspect des touffes de stéréocils, longues microvillosités des cellules glandulaires du canal épididymaire.

. le canal déférent : il fait suite au canal épididymaire et assure le transit des spermatozoïdes jusqu'à l'urètre, via le canal éjaculateur; c'est un tube droit*, long de 50 cm environ, contenu dans le cordon spermatique; sa paroi est épaisse et comporte trois tuniques (diapositives n°19( fg ) et 20( mg ) ) : la muqueuse mince (MUQ) formée d'un épithélium pseudostratifié (EP) pourvu de stéréocils (st) et d'un chorion aglandulaire (CH), la musculeuse épaisse (MUS) formée de trois couches de fibres musculaires lisses** , une couche interne de fibres longitudinales (cil), une couche moyenne de fibres circulaires (cmc) et une couche externe de fibres longitudinales (cel), et l'adventice (AD) faite de tissu conjonctif lâche vascularisé et innervé; la lumière (LU) étroite et irrégulière présente des plis longitudiaux;

* contrairement aux cônes efférents spiralés et au canal épididymaire contourné

** l'épithélium et la musculeuse sont tout à fait comparables aux structures observées dans le canal épididymaire terminal

le canal déférent joue un rôle primordial au moment de l'éjaculation : les plis de la muqueuse se distendent et permettent ainsi le passage, dans la lumière canalaire dilatée, des nombreux spermatozoïdes stockés dans la queue de l'épididyme; la musculeuse émet des ondes péristaltiques puissantes et brèves assurant l'expulsion rapide des spermatozoïdes; ces phénomènes sont sous le contrôle nerveux de fibres orthosympathiques adrénergiques abondantes à la fin de l'épididyme et le long du canal déférent*;

* la paroi de ce dernier est soumise à des mouvements importants de rétraction et de dilatation : à l'action des fibres musculaires s'ajoute celle de la trame élastique très développée dans la muqueuse et l'adventice

le canal déférent quitte la cavité scrotale, traverse le canal inguinal et la fosse iliaque, et se retrouve dans la cavité abdominale où il décrit une courbe pour atteindre la face postérieure de la vessie (schéma n°9); à ce niveau, il se dilate en une ampoule à lumière large et festonnée : l'ampoule déférentielle dont l'épithélium prismatique simple a une fonction glandulaire voisine de celle la vésicule séminale; cette dernière s'ouvre d'ailleurs dans la partie basse de l'ampoule et marque le passage du canal déférent au canal éjaculateur.

. le canal éjaculateur : il mesure 2 cm et pénètre aussitôt dans le tissu prostatique, perdant sa musculeuse; dans la prostate, les canaux éjaculateurs pairs rejoignent l'urètre prostatique, voie urogénitale impaire et médiane, de part et d'autre de l'utricule prostatique.

 

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