L’APPAREIL DIGESTIF

Introduction

L’appareil digestif comporte trois parties - schéma n°1  :

- la cavité buccale, dont les principales structures sont les lèvres, la langue et les dents

- le tube digestif "proprement dit" formé de l’œsophage,de l’estomac, de l’intestin grêle, du gros intestin et du canal anal

- les glandes annexes du tube digestif : glandes salivaires*, foie et pancréas.

* pour des raisons topographiques et physiologiques, les glandes salivaires seront traitées à la suite de la cavité buccale.

Le rôle essentiel de l'appareil digestif est, par définition, sa fonction digestive : l'ingestion des aliments, leur morcellement mécanique, la transformation chimique (par l’intermédiaire d’enzymes) des grosses molécules en molécules suffisamment petites pour être absorbées dans la circulation sanguine et lymphatique et l'élimination des déchets.

Cependant, on ne doit pas négliger deux autres rôles :

- un rôle de défense de l’organisme, par des éléments lymphoïdes disséminés tout au long de la paroi, soit sous forme d’infiltration lymphocytaire diffuse, soit sous forme de follicules lymphoïdes parfois organisés en amygdales dans la cavité buccale (schéma n°2) ou en plaques de Peyer dans l’iléon (schéma n°14) et dans l’appendice ( formant le FLAT = Formations Lymphoïdes Associées au Tube digestif et appartenant au MALT = Tissu Lymphoïde Associé aux Muqueuses )

- un rôle endocrinien, par des cellules endocrines isolées et disséminées dans la paroi du tube digestif , ou regroupées en îlots dans le pancréas endocrine ; ces cellules sécrètent des hormones polypeptidiques ou des amines qui interviennent dans la digestion et dans d'autres fonctions de l’organisme (formant le système endocrinien gastro-intestinal et appartenant au SED = Système Endocrinien Diffus ).

I - La Cavité Buccale

C’est dans la cavité buccale que se produit la première étape de la digestion :

- rôle mécanique : ingestion des aliments par la bouche, broyage par la mastication dentaire, humidification et lubrification par la salive

- rôle chimique : début de la dégradation des sucres par une enzyme salivaire.

Ces phénomènes aboutissent à la formation du bol alimentaire qui, par l’action de la langue et des muscles pharyngés, est dirigé dans l’œsophage lors de la déglutition.

1) Les lèvres - coupe sagittale - ( fg ) - diapositive n°1

Les lèvres comportent deux faces :

- la face externe ou face antérieure a la structure de la peau; sur la coupe, elle apparaît, à droite, formée d'une mince bande rouge-rosé correspondant à l’épiderme d'où émergent deux poils de couleur nacrée, et d'une couche verte sous-jacente, le derme comportant des glandes sébacées claires et des anses vasculaires colorées en rouge

- la face interne ou face postérieure a la structure d’une muqueuse; cette muqueuse est la muqueuse buccale : elle tapisse toute la cavité buccale ; sur la partie gauche de la coupe, elle est formée d’une large bande rose, épithélium pluristratifié pavimenteux non kératinisé, et d'un tissu conjonctif coloré en vert avec quelques amas rose-clair définis ultérieurement.

* on appelle couche muqueuse, ou plus communément muqueuse, la couche conjonctivo-épithéliale qui tapisse toutes les "cavités" de l’organisme en relation avec le milieu extérieur. La muqueuse comprend un épithélium de revêtement (de structure variable) et un tissu conjonctif lâche sous-jacent appelé chorion ou parfois "lamina propria".

Entre ces deux faces, au milieu et légèrement à droite , des amas rose- clair correspondent à des faisceaux de fibres musculaires striées (ms), le muscle orbiculaire des lèvres, permettant, entre autres, l’ouverture et la fermeture de la bouche.

La zone colorée des lèvres se situe entre la face externe et la face interne ; c'est le vermillon dont la couleur rose s’explique par l’abondance des vaisseaux sanguins sous un épithélium identique à celui de la muqueuse buccale. 

La diapositive n°2( FG ) montre la face antérieure de la lèvre:

- un poil de couleur nacré (PO), s’invaginant dans l’épiderme (Ep), coloré en rouge, qui forme en profondeur la gaine du poil

- en bas de la diapositive, des cellules claires appartiennent à une glande sébacée (gs); au milieu et à droite de la photographie on retrouve une glande sébacée s’ouvrant dans la gaine d’un poil (la coupe tangentielle montre un petit fragment nacré du poil enrobé dans la gaine épithéliale colorée en rouge); ces formations sont contenues dans le derme coloré en vert.

La diapositive n°3( mg ) montre la face postérieure de la lèvre:

- l'épithélium buccal pluristratifié pavimenteux non kératinisé, large bande colorée en rouge

- des petites glandes salivaires formées d'acinus rose-verdâtre et de quatre canaux excréteurs (ce), cavités plus ou moins arrondies cernées par une paroi épithéliale colorée en rouge ; ces éléments sont situés dans le chorion coloré en vert.

La diapositive n°4 ( FG ) illustre la structure des acinus salivaires (on en individualise nettement cinq); ces acinus sont séro-muqueux :

- les cellules claires sont des cellules muqueuses

- les cellules rouges, soit isolées soit regroupées en croissant, sont des cellules séreuses.

2) La langue - coupe frontale - ( fg ) - diapositive n°5

La langue est un organe musculo-conjonctif comportant une masse musculaire importante, le muscle lingual formé de faisceaux de fibres musculaires striées (ms), et la muqueuse linguale dont le chorion (ch) s'enfonce entre les faisceaux musculaires et contient des glandes salivaires accessoires, des vaisseaux et des nerfs; l'épithélium lingual de la face dorsale de la langue est hérissé de papilles; on distingue sur la coupe une papille caliciforme (Ca) et des papilles filiformes (Fi).

Les papilles linguales (schéma n°3) sont de trois types :

- les papilles filiformes réparties sur toute la face dorsale de la langue (plus précisément les deux tiers antérieurs de la langue, le tiers postérieur correspondant à l'emplacement de l'amygdale linguale est dépourvu de papilles); elles sont formées d'un axe conjonctif unique ou dédoublé recouvert par un épithélium pluristratifié pavimenteux desquamant et un peu kératinisé

- les papilles fungiformes (fungus = champignon) sont beaucoup moins nombreuses; rouges et globuleuses, elles comportent un axe conjonctif ramifié recouvert par un épithélium de type buccal qui efface les saillies du chorion

- les papilles caliciformes, une dizaine, situées au niveau du V lingual, sont volumineuses, enfoncées dans le chorion et entourées par un sillon ou vallum (papille circumvallée); elles possèdent des bourgeons du goût sur leurs faces latérales.

Les diapositives 6 et 7 illustrent :

diapositive n°6 ( mg ) une papille fungiforme au centre (Fu) et des papilles filiformes (Fi) de part et d'autre; on note la desquamation et une certaine kératinisation (kér)* de l'épithélium des papilles qui donne une couleur rouge orangé à la surface de l'épithélium; on reconnait le chorion (ch), des glandes salivaires accessoires (gs) et le muscle lingual strié (ms)

* une kératinisation excessive des papilles se manifeste par une langue "épaisse", blanchâtre, langue saburrale, phénomène le plus souvent asymptomatique, mais pouvant aussi avoir pour origine un dysfonctionnement digestif ou une infection

diapositive n°7 ( mg ) une papille caliciforme; l'épithélium contient des bourgeons du goût* (bo) sur les parois latérales de la papille; au fond du sillon débouchent les canaux excréteurs de petites glandes salivaires séreuses (gl), les glandes salivaires de von Ebner, dont le produit de sécrétion assure un flux liquidien au niveau des bourgeons du goût, les débarrassant des particules alimentaires et leur permettant ainsi de mieux capter les stimuli gustatifs. Ces glandes sont contenues dans le chorion coloré en jaune; on y trouve aussi des faisceaux du muscle strié lingual (ms), d'autres petites glandes salivaires séreuses (gl) et des adipocytes (ad).

* les bourgeons du goût sont des petites formations ovoïdes s'ouvrant à l'extérieur par un pore, le pore gustatif; ils sont formés de cellules fusiformes, soit gustatives soit "de soutien", et de terminaisons nerveuses sensitives.